Le crowdlending devient incontournable dans le financement

Les chiffres publiés sur le marché français montrent une avancée majeure de ce moyen de financement dans les entreprises. Le crowdlending aurait-il acquis ses lettres de noblesse ?

En même pas 10 ans, le paysage financier en France a totalement changé. Alors que jusqu’ici les banques et les fonds de capital investissement détenaient les moyens de financer le développement des entreprises, de nouveaux acteurs ont fait leur entrée sur ce marché. Et force est de constater que ces nouveaux acteurs sont désormais incontournables pour le vivier français des PME et ETI.

Financer sa PME autrement

Le crowdfunding et le crowdfunding immobilier, qui ont donc débarqué en France au début des années 2010, ont une fois encore l’an dernier franchi un cap en France. Selon les dernières statistiques publiées récemment par KPMG et l’association Financement Participatif France, la finance alternative a trouvé sa place dans le financement français : l’activité a progressé de 50% entre 2016 et 2017 à 940 millions d’euros contre 629 millions un an auparavant. Une activité qui ne cesse d’atteindre des records puisqu’en 2015, les sommes collectées n’atteignaient « que » 297 millions d’euros.

Certes, les plateformes sont de plus en plus nombreuses, ce qui explique en partie que les montants financés ne cessent de croitre d’année en année. Mais de tels chiffres montrent aussi que du coté des entreprises, la finance alternative est devenue l’un des canaux de levées de fonds adéquate à certaines situations, au même titre que les banques et le capital investissement.

Le financement de l’économie réelle reste le principal attrait pour les financeurs de projets, prêteurs notamment. Ainsi, les projets immobiliers (42%) ou encore le secteur du commerce et des services (22%) sont les principales activités faisant appel à ce type de financement. A noter par ailleurs la vive progression, d’année en année, du financement des projets environnementaux et d’énergies renouvelables.

Le crowdlending devient le premier marché en France

Autre constat de ces chiffres : le crowdlending a de nouveau atteint l’an dernier un pic dans le financement global de l’économie. De manière globale, le prêt participatif au sens large (rémunéré, non rémunéré, minibons, obligations) a atteint 195,4 millions d’euros en 2017 contre 96,6 millions un an auparavant, soit une explosion de 102% en un an.

Cette forte augmentation est notamment portée par celle des obligations qui ont largement tiré le marché, mais le prêt rémunéré, modèle identique à celui poursuivi par Look&Fin, a atteint 66 millions d’euros l’an dernier en hausse de 46% en un an. Une tendance de fond qui montre l’étendue et l’attendu du prêt participatif ces prochaines années. Les PME ont donc fait entrer dans leurs plans de financement le recours à ce mode de financement alternatif.

Coté projets financés, le montant moyen collecté sur les plateformes de prêt participatif est de 121 706 euros en France. Pourtant sur certains marchés, comme en Belgique, les montants moyens, si on regarde Look&Fin, sont largement plus élevés à 360 000 euros environ. Autant dire que le crowdlending est en train de s’installer dans le paysage européen comme un moyen de financement incontournable pour bien des entreprises.