Crédit aux PME, les nouvelles tendances

Le financement par dette des TPE et PME est essentiellement bancaire, mais le crowdlending peut venir en appui de tel financements.

Les PME et TPE restent les parents pauvres du crédit bancaire en France. Certes, les encours de crédits se tiennent plutôt bien et la reprise économique en Europe devrait porter cette tendance, mais les PME restent tout de même peu aidées dans leur financement.

Des statistiques contrastées

Le crédit aux PME reste pourtant le principal moyen pour ces entreprises de financer, tant leur croissance que des investissements nécessaires. En Europe, le crédit reste en effet prioritaire sur toutes les autres formes de crédit, même si la demande de nouveau crédit de la part des PME a tendance à se stabiliser. La cause, annoncée notamment par la Banque de France ? C'est l'absence de besoins qui justifie que les crédits nouveaux n'augmentent pas. Ainsi selon l'autorité bancaire, près d'un million de PME sont financées par un crédit, les montants accordés étant en hausse de 3,4% sur un an (à fin novembre 2017).

Pourtant, la croissance économique s'améliore au sein de l'Europe, et les PME devraient avoir des besoins de financements nouveaux. La croissance, les investissement, l'innovation ou encore l'acquisition d'un concurrent devraient justifier ces demandes. Or, la stabilité des nouveaux crédits est un signe contradictoire avec cette tendance.

L'une des explications réside dans le fait que les crédits aux PME sont toujours aussi compliqués et longs à obtenir auprès des banques. Malgré des taux bas, les établissements restent toujours aussi frileux et restrictifs dans leurs modalités de sélection. Les garanties sont toujours aussi présentes et les renseignements toujours plus poussés.

Le développement croissant des offres alternatives

Une autre explication peut résider dans le développement croissant d'offres alternatives. En France on l'a vu, les statistiques publiées récemment par KPMG montre que le crowdlending a de nouveau atteint l'an dernier un pic dans le financement global de l'économie. De manière globale, le prêt participatif au sens large (rémunéré, non rémunéré, minibons, obligations) a atteint 195,4 millions d'euros en 2017 contre 96,6 millions un an auparavant, soit une explosion de 102% en un an.

En Belgique, le baromètre annuel établi par Belgium Fintech et Trends montre une tendance identique avec un doublement des encours accordés aux PME à 22 millions d'euros. La tendance est donc là et semble s'apprécier d'année en année.

Pourquoi un tel engouement ? Simplement parce que la souplesse accordée par le crowdlending ou crowdfunding immobilier permet aux PME et aux professionnels de l'immobilier de ne plus se brider dans leurs demandes de crédits, et d'ainsi, essayer même si elles se verraient refuser leur dossier dans une banque. La raison principale à cela reste en effet la simplicité des dossiers de crédit, étudiés sans demande de garanties particulières de la part de l'entrepreneur, ainsi que par la rapidité de l'obtention des fonds.

Des avantages que les banques ont du mal à proposer aujourd'hui pour le crédit aux PME et pourtant, pour la fédération bancaire française (la fédération des professionnels de la banque), le crédit est devenu une priorité stratégique pour les banques.