Le crowdlending comme moyen de financer la transition énergétique
Emprunter pour financer son projet d’éolienne ou de parc solaire apparait comme une solution adéquate pour les entreprises du secteur. Pourquoi un tel engouement ? Parce que cela permet de financer un nouvel essor de l’énergie renouvelable et que cela séduit de surcroit les riverains des projets
Le financement de la transition énergétique est un véritable enjeu pour la France et pour les entreprises qui participent à cette évolution structurante. Mais financer des projets d’une telle envergure demande des moyens considérables pour les entrepreneurs. En effet, selon l’Ademe, le coût total de production de l’éolien terrestre est estimé entre 54 euros et 108 euros par mégawatt pour les machines standard alors que le coût total de production du photovoltaïque des centrales au sol est estimé entre 64 euros et 167 euros par megawatt. Autant dire que le coût global de ces projets est important.
Or, selon Greenpeace, d’ici 15 ans 2/3 de l’électricité mondiale pourraient venir des énergies renouvelables. Cela implique donc l’installation croissante de ces nouvelles sources d’énergie et la multiplication des entreprises dédiées. Evidemment, ces start-up peuvent faire appel au financement en fonds propres pour déployer leur capacité de production, mais une autre forme de financement existe, le crowdlending.
Un prêt participatif proche du public
Le crowdlending a de quoi séduire les porteurs de projets innovants dans la transition énergétique. Les plateformes, permettent en effet de lever rapidement et simplement des fonds en alignant les intérêts de l’emprunteur à ceux des prêteurs. En effet, les projets financés sont souvent développés au niveau local et les investisseurs sont aussi des prêteurs locaux.
De fait, les prêteurs cherchent à investir dans des projets qui « ont du sens » et qui interviennent directement dans l’économie réelle. Chez Look&Fin par exemple, l’entreprise Alternative Green a réussi à financer la cinquième éolienne de son parc et a ainsi emprunté auprès de la communauté un million d’euros. Un emprunt qui a permis de financer l’apport en fonds propres permettant de sécuriser le financement en leasing bancaire et de financer le BFR des éoliennes existantes.
Le crowdlending est donc une source de financement alternative, qui financera soit directement le projet développé par l’entreprise, soit permettra d’apporter le capital minimum pour se financer auprès d’une banque.
Les critères du projet au centre d’un tel montage
L’un des critères primordiaux sera celui de la maturité du projet, car la différence entre un projet déjà autorisé par les autorités et celui en attente de permis de construire, est grande en terme de risques financiers inhérents et donc pour les prêteurs. Les projets proposés habituellement dans le crowdlending sont donc souvent déjà en construction ou même en fonctionnement. D’ailleurs, le plus souvent les projets financés sont considérés comme murs, car les technologies utilisées sont déjà bien rodées, notamment dans l’éolien et le solaire.
Et pour mieux répondre aux risques de financements pas toujours identifiés dans les énergies renouvelables à partir de plateformes de crowdlending ou de crowdfunding immobilier durables, le ministère de l’Environnement français a annoncé en septembre dernier la création d’un « label environnement » dédié aux plateformes de financement participatif spécialisées dans la "croissance verte". L’objectif est donc de « garantir à l’investisseur une transparence de l’information ainsi que la qualité environnementale des projets", note le ministère.
Concrètement, il s’agit de transmettre aux investisseurs, pendant et après la levée de fonds, des documents clés, un suivi de projet sur la durée, de créer un espace dédié aux commentaires, d’organiser des réunions avec le porteur de projet. Enfin, autre objectif annoncé, mesurer l’impact environnemental du projet financé. Aujourd’hui une douzaine de plateformes françaises ont déjà obtenu ce label et cela devrait se renforcer.