Les ICO, ces levées de fonds nouvelle génération
Les Initial Coin Offering (ICO) sont des opérations de plus en plus présentes sur la toile. L'idée est de réussir à financer un projet, grâce à des investisseurs qui vont acheter des token payés, le plus souvent, en ether (une cryptomonnaie). Ce token, contrairement à une action, ne donne pas accès au capital de l'entreprise, mais donne accès au projet. Cela permet donc par exemple de disposer d'un service financé par l'ICO et faire que ce service soit efficace, l'objectif final étant de faire croitre la valeur du token.
Par exemple en ce moment, la néo-banque Hush est en pleine ICO, afin de financer son projet : faire de Hush une banque alternative et financièrement indépendante. L'objectif de l'ICO est ainsi de donner les garanties financières au régulateur lui permettant d'obtenir l'agrément d'établissement financier. Pour cela, le management de Hush fait donc appel au plus grand nombre pour financer son projet, en émettant des token Hush, qui permettront à terme d'avoir accès aux services offerts par la banque à des conditions bénéfiques.
Sur le papier, ces nouvelles formes de financement ne sont que des moyens supplémentaires pour les entreprises de lever des fonds. Dans la pratique, les choses sont plus compliquées, car ce sont des opérations qui ne sont pas supervisées par des autorités. Ainsi n'importe qui peut lancer une ICO sur un projet qui peut s'avérer bidon voire impliquer une fraude. Par ailleurs, comme tout passe par internet, les détournements de fonds sont possibles. Enfin, les ICO étant à destination des investisseurs du monde entier, difficile de savoir quel droit s'applique à de telles opérations.
Ce sont tous ces risques que les autorités de marché à travers le monde pointent du doigt. L'été dernier la SEC (l'autorité américaine) avait mis en garde les épargnants et particuliers de ce type d'opération. Elle a été vite suivie par les autorités réglementaires de Grande-Bretagne, de France, d'Allemagne ou encore de la Belgique. La FSMA - le gendarme financier belge régulant les services financiers comme les plateformes de crowdlending ou de crowdfunding immobilier - avait ainsi émis en novembre dernier une mise en garde pour attirer l'attention des personnes investissant dans les ICO sur les risques possibles et les indices pouvant présager d'une possible arnaque.
Les ICO cherchent donc encore leurs marques auprès des autorités de régulations dans le monde. Mais pour ceux qui veulent investir dans ce nouveau type d'opération financière, la règle de prudence qui s'applique est celle de bien lire le livre blanc présentant le projet. Celui-ci doit donner a minima des informations sur l'entreprise et ses dirigeants, sur le projet et ce que l'ICO va financer, sur la possibilité d'utiliser les token et comment les utiliser, notamment.